IDÉES REÇUES
1. Le cannabis est une « drogue douce », ça n’est pas dangereux !
FAUX : même si d’autres substances psychoactives (alcool, tabac, cocaïne, héroïne, …) induisent des risques et dommages graves pour la société et l’individu, les effets nocifs d’une consommation régulière de cannabis, en particulier pour les jeunes, sont désormais bien établis. En outre, le cannabis mis sur le marché et fumé aujourd’hui par les jeunes est bien plus fortement dosé en THC que celui des générations précédentes. Les teneurs en THC des produits mis sur le marché ont en effet très fortement augmenté au cours des vingt dernières années. La résine de cannabis est ainsi en moyenne 4 fois plus concentrée en THC en 2018 qu’il y a 20 ans par exemple (INPS, 2018). Plusieurs études publiées début 2019 (The Lancet Psychiatry, Molecular Psychiatry) confirment une corrélation entre usage régulier de cannabis et cas de psychoses, d’autant plus élevée que la teneur en THC du produit est forte et que la consommation est précoce.
2. L’herbe de cannabis, c’est une plante, c’est naturel et bio
FAUX : interrogés sur leurs représentations (OFDT, Aramis, 2017), les jeunes évoquent l’herbe de cannabis comme un produit « naturel », voire « bio ». Comme pour le tabac, fumer du cannabis produit des goudrons et des composants dangereux et favorise la survenue de cancers. Bon à savoir, tous les modes de consommation sont toxiques : cigarettes (joints) ou pipes à eau (bangs) et alimentation.
3. Cannabis thérapeutique, CBD et joint c’est pareil !
FAUX : des travaux sont actuellement menés sous l’égide de l’Agence nationale de sécurité du médicament sur la pertinence et la faisabilité de la mise à disposition en France de cannabis à visée thérapeutique sous forme de préparations excluant, du fait de l’importance des risques, la voie fumée. La mise sur le marché d’une préparation médicamenteuse repose sur une évaluation rigoureuse de la balance bénéfices/risques. Les indications et donc le nombre de patients concernés seront très limités. Ni l’autoculture, ni les produits artisanaux ne seront autorisés. Quant aux produits à base de cannabidiol (CBD), leur commercialisation est interdite en France, dès lors qu’ils contiennent du THC, même à très faible dose. A ce jour, un seul médicament à base de CBD est disponible en France selon des modalités particulières transitoires (Epidyolex®).
4. Les jeunes sont de plus en plus nombreux à fumer du cannabis et ils commencent de plus en plus tôt. En plus, avec le cannabis, il y a un risque d’escalade vers des drogues plus dures !
FAUX : si le cannabis est toujours répandu chez les adolescents, on observe cependant une baisse significative de l’usage : en 2017, près de quatre adolescents de 17 ans sur dix ont déjà fumé au moins une fois du cannabis au cours de leur vie (39 %). Après des fluctuations, c’est la prévalence la plus basse enregistrée depuis 2002. L’usage dans le mois et l’usage régulier (au moins 10 fois par mois) ont eux aussi diminué entre 2014 et 2017. Par ailleurs, en ce qui concerne le cannabis, l’âge d’expérimentation est stable depuis la fin des années 90 : 15,3 ans (source : ESCAPAD 2017, OFDT). Enfin, parmi les usagers de cannabis à l’âge adulte (18-64 ans), 93,6 % n’ont jamais essayé d’autres drogues illicites.